[TRIATHLON] État de choc à Jard sur Mer 2019

Le projet:

Après le Triathlon de saint Julien de Concelles 2019 en format light, je participais à mon premier vrai triathlon de la saison en mer. C’était aussi mon premier dossard retenu pour cette saison 2019, car après ma 1ère expérience 2018 à Mesquer, j’ai envie d’évoluer dans l’océan pour dépasser  mes barrières mentales 

Participer à un triathlon dans l’océan représente donc pour moi un challenge. Cela constitue à mes yeux un vrai défi que d’aller nager dans un milieu naturel hostile. Et j’avoue que mes désirs ont été exaucés à Jard sur mer.

J’embarque dans l’aventure mon acolyte Marion Lovely Hike, mais je sais qu’il y a également Frédérique et Céline, Triathlètes émérites, dont la présence me rassure, comme si des repères connus m’étaient indispensables ou à minima réconfortants dans ma peur de l’inconnu.

Le format :

🏊🏼‍♀️750 m en mer, suivis de 🚴🏼‍♀️20 km en vélo puis 🏃🏼‍♀️5 km en course à pied.

La prépa :

Je suis dans la continuité des semaines précédentes avec une préparation  hebdomadaire sur des sessions courtes d’environ une heure en moyenne à raison de:

-2 run d’1h/1h30

-2 swim de 35/40 minutes

-1 bike de 45 minutes en home trainer ou 1h30/2h en sortie

Mon équipement :

Vélo Liv Avail

Tri fonction et Combi Zoot

Maillot de bain et Bonnet Mako

Lunettes de natation Intersport

Baskets Saucony sans chaussettes

Lacet Lake Lace

Porte dossard Fitletic

Casque Décathlon

Lunettes 🤓

 

The D-Day:

Mon topo va être principalement basé sur la partie natation qui a été pleine de remous physiques et émotionnels. J’en souris à présent et même si c’est difficile à gérer sur le tas,  je ne regrette pas de vivre ses émotions qui m’en apprennent beaucoup sur moi-même.

La partie vélo s’est super bien déroulée car j’ai apprécié de rouler avec des petits groupes sur les boucles. C’est l’activité dans laquelle je suis la plus novice mais celle qui m’apporte le plus d’exaltation sur mes débuts de triathlon. La partie course à pied a été moins plaisante pour moi car j’ai pas mal ressassé ma mauvaise expérience de la natation et du coup je n’étais vraiment plus dans la partie. Heureusement mon entraînement m’est toujours profitable et j’ai quand même pu remonter un petit peu de monde.

Lorsque j’ai franchi la ligne d’arrivée, je n’étais toujours pas dans mon assiette. J’étais encore toute chamboulée et du coup très déçue de mon triathlon pour ne pas avoir pu gérer mieux mes émotions qui m’ont empêché de nager.

J’ai décidé de ne pas rédiger mon récit de triathlon immédiatement après car j’aurai été trop négative et avec le recul je prends cette expérience comme quelque chose de très constructif.

J’ai vraiment été terrorisée en natation et j’ai voulu abandonner, mais j’y suis retourné et je suis allé au bout de l’épreuve. 

Quoi qu’il en est c’est une belle victoire contre mes démons. Et la force est donc ici…

Ce n’est pas être faible que d’avoir peur, mais c’est être fort de faire les choses en intégrant ses propres peurs.

Alors voilà, je vous raconte ma nage et mon ressenti..

Nous sommes environ 60 filles à concourir  et nous avons un départ organisé avant celui des garçons. Cela nous permet de ne pas trop être brassées par le monde.

Comme avant chaque départ, il y a un brief pour expliquer les règles et consignes de sécurité au pied du podium à côté du parc à vélo. L’organisation nous invite ensuite à nous rendre sur la plage.

J’adore ce moment, quand toute la bande de pingouins en combinaison va fouler le sable de ses pieds avec en point de mire cet océan qui nous attend. À cet instant je suis vraiment heureuse, et je dis à Marion de profiter de ce moment qui est l’un de mes préférés.

Nous  plongeons dans l’eau pour effectuer quelques échauffements de nage. Bien sûr, l’eau est très froide avec une température d’environ 14 ou 15 degrés. Les premières vagues accélèrent l’entrée de l’eau dans notre combinaison. Le froid nous pique mais j’arrive à partir pour quelques mouvements de crawl sans trop de panique.

Arrive le top départ, je m’élance avec le groupe en me disant ne part pas trop vite pour gérer la respiration mais ne part pas trop lentement quand même.

Tout se passe super bien pendant… 50 mètres… Et là je me rends compte que les vagues nous brassent beaucoup dans tous les sens, et les creux nous empêchent de voir la bouee de repère.

Et la Bim en plein dans le mille, je tombe en pleine panique. Ma respiration est saccadée, je ne peux plus respirer, j’ai l’impression de ne plus rien voir au milieu de cette cohue. Je sors la tête de l’eau et je suis en brasse presque debout. J’arrive à la première bouée et je me fais encore plus secouer car en brasse dans le courant il est presque impossible d’avancer. La panique est telle que je ne supporte plus les lunettes sur mes yeux et je suis en recherche d’oxygène. Je me retourne et j’aperçois les paddles.

Ma copine Marion me voit tête hors de l’eau et  lunettes sur la tête et me demande si ça va. Je ne veux pas lui pourrir sa course alors je lui dis : oui vas-y vas-y. Mais c’est la grosse panique, comme l’impression que je ne sortirais jamais de ce calvaire.

Les paddles me repèrent et je me mets sur le dos à leurs côtés. Ils me demandent si je veux monter et je leur réponds que je vais essayer d’avancer sur le dos. Nous avons deux tours à faire car il y a une sortie à l’australienne. Je n’ai qu’une envie, réussir à rejoindre le bord de cette façon en alternant brasse tête hors de l’eau et le dos. Enfin je rejoins la plage. Je suis complètement abasourdie comme si je m’étais pris un coup de barre dans la tête.

Je marche ou plutôt je titube, et pour rien au monde je ne me sens la force de retourner dans ce bouillon. Je retire mes deux bonnets et les lunettes et je reste dans le couloir à regarder les garçons passer en courant.

Je me sens incapable de revivre cela et j’aperçois des personnes que je connais qui m’incitent à y retourner.

Merci à eux de m’avoir poussé à aller lutter contre mes peurs dans ces eaux mouvementées. J’avoue que de me dire que j’allais laisser planter mon vélo sur le parc sans pouvoir en faire m’a aussi obligé à aller de l’avant.

Sur la deuxième boucle je me suis reconcentrée sur moi-même en oubliant tous les paramètres extérieurs. Je n’ai pas vraiment nagé comme je nage régulièrement en piscine mais j’ai pu exécuter un pseudo crawl en respirant tous les deux temps pour bien garder la tête hors de l’eau au maximum. Finalement j’ai pu boucler ce deuxième tour toujours avec beaucoup de douleur mais aussi avec la satisfaction de ne pas être restée sur un échec causé par mes propres peurs.

Je sais que la route sera encore longue pour arriver à nager correctement et je sais que je vais sans doute encore avoir des épisodes d’angoisse à dépasser; mais je sais aussi que malgré la crise de panique je suis capable de retourner à l’eau.

Next date :

  • Triathlon S de Noirmoutier le 09 juin

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